• La malédiction de Minako

    La malédiction de Minako

     

    " A ton tour " 

    Figée, je regardais fixement l'écran de mon portable, l'SMS qui venait de mettre envoyait était tout sauf complaisant. L'expéditeur était inconnu mais je savais ce que ces mots signifiaient. Je relisais en boucle le texto tremblante de tous mes membres. Pourquoi cela devait-il être mon tour ? Qu'avais-je donc fait de mal ? 

    Dans ma chambre je me blottis dans les couvertures étouffant des cris pour que mes parents ne débarquent pas affolés. Que devais-je faire ? 

    Quand je fus un peu calmée, je réussis à supprimer l'SMS, je devais garder le contrôle comme je l'avais toujours fait. J'allais dans mon répertoire et appelais la personne qui était la plus digne de confiance. J'attendis et quelqu'un décrocha enfin ... 

    « Oui ?

    - Daiki ? 

    - Qu'est ce qui t'arrive Chie pour m'appeler à cette heure-ci ? »

    Je restais un moment silencieuse regardant mon radio-réveil, en effet il n'étais que 6h12 du matin et Daiki avait la voix encore endormie.

    « Daiki, tu pourras m'accompagner au lycée ce matin ? 

    - Bien sur mais qu'est ce qui se passe pour que tu me demandes ça ? »

    Je n'avais pas envie de lui expliquer, pas maintenant en tout cas.

    « Plus tard, viens juste me chercher. Soit devant chez moi à 7h30. »

    Je raccrochais ne le laissant même pas le temps de dire quoique ce soit. Avec lui je savais que je serais en sécurité, il faisait des sports de combat et n'était pas le plus nul bien au contraire ! Il pourrait me protéger de toutes les personnes qui voudraient me faire du mal. Daiki Saitou avait emménagé il y a plus de trois mois et j'avais réussi à être vite proche de lui.

    L'expéditeur de ce SMS étrange ne pourrait rien faire avec Daiki à mes côtés, j'en étais certaine !

    ∗ ∗ ∗

    Daiki était venu me chercher comme prévu, nous étions arrivés au lycée sans encombres. J'essayais de rester calme mais c'était difficile, je n'arrivais pas à chasser de mes pensées ce texto. J'avais peur.

    « Chie tu as l'air ailleurs ... » Dit mon petit ami inquiet.

    Je lui souris en guise de réponse, lui donnant un baiser sur la joue. Je ne voulais pas lui expliquer le SMS de peur qu'il me prenne pour une folle supersticieuse.

    En entrant dans ma salle de classe, trois sièges étaient vides avec sur chacune de ces tables un pot de fleurs. Des pertes soudaines et regrettées, mes deux amies les plus proches se trouvaient être les victimes d'une chaîne qui n'en finissait pas, et cette fois la malédiction se jouait de moi ... quant-à la troisième défunte, ce n'était autre qu'une fille - Minako Kaitou - qui s'était suicidée en sautant du toit de l'école quatre mois avant la malédiction ne commence. Pour moi, tout était de la faute de Minako, s'était elle qui hantait l'école ! Mes deux amies avaient soudainement perdu la vie d'après les journaux les causes étaient simplement des accidents de la vie courante mais moi, je savais que ni des escaliers, ni une prise électrique n'auraient pu les tuer. 

    Je me souvenais encore le jour où elles avaient reçu le même message que moi et qu'elles avaient fini par mourir des les heures qui suivirent ne prenant pas au sérieux ce texto qui pour elles, n'était qu'une blague. J'étais différente, je ne me laisserais pas faire, j'étais bien décidée à vivre, pourquoi devrais-je mourir ? J'étais bien trop jeune, belle, intelligente et populaire pour périr ! 

    Je me souvenais que mes deux amies étaient mortes dans la journée alors il fallait que je résiste cette journée, et j'allais survivre. 

    Pendant les cours, je gardais l'oeil ouvert, restant très vigilante. On ne m'aurait pas, non ! La journée passa lentement et pleine d'angoisse, qu'allait-il donc arriver ?! Qu'avait prévu Minako ? Toute la journée j'évitais les escaliers, les prises, les miroirs ... 

    En plein cours de l'après-midi, je sentis mon portable vibrer, je le regardais discrètement et vis un nouveau message d'un expéditeur inconnu. Je ne voulais pas le lire, il ne fallait pas que je le lise pourtant. Peut-être que la malédiction allait prendre fin avec cet SMS. 

    " Bientôt " 

    Je lâchais mon portable qui claqua sur le sol et qui fit tourner tous les visages vers moi. Horrifiée je ne pouvais plus rien dire ni même bouger. 

    « Mademoiselle Yamamoto qu'est ce que vous faites ? Me demandait mon professeur. 

    - Elle n'a pas l'air de sentir bien, je vais l'amener à l'infirmerie ! Décrétait Daiki m'empoignant les avant-bras et m'entraînant de force avec lui. » 

    Je tremblais encore plus que le matin et même ma gorge semblait ne pas pouvoir se dénouer. Mon estomac se tordait de douleur et mes jambes se dérobaient, Daiki fut obligé de me porter pour m'amener jusqu'à l'infirmerie. L'infirmière était absente, alors mon petit-ami me déposait sur le lit aux draps blancs et chercha dans l'armoire à pharmacie si il n'y avait pas quelque chose pour atténuer cette crise de tétanie. Ma respiration était de plus en plus saccadée et ma vision commençait à s'embuer, les larmes coulaient seules. 

    « Tiens prend ça, ça te calmera. »

    Il me tendait un verre d'eau avec des bulles à l'intérieur sans doute était ce un comprimé effervescent.

    Je n'avais pas la force de prendre le verre, le comprenant Daiki m'obligea à le boire.

    Sans que je ne comprenne plus, je sentis mes yeux se fermer ... Non je ne voulais pas m'endormir, non il ne le fallait pas, je ne voulais pas être tuée ... Mais mes yeux se fermèrent contre ma volonté, j'avais du avaler un somnifère ...

    ∗ ∗ ∗

    Ce qui me réveilla fut la sonnerie qui annonçait la fin des cours. J'étais toujours vivante, je ne tremblais plus, j'étais calme. La malédiction était ce une mauvaise blague ? Alors mes amies étaient réellement décédées  à cause d'accidents de la vie courante ?!

    Je me levais un faible sourire aux lèvres, j'avais eu peur pour rien, je me sentais si soulagée. Je regardais l'infirmerie déserte.

    Le soleil commençait à se coucher, je devais rentrer chez moi. Voyant que mes affaires n'étaient pas près du lit, je devais retourner dans la salle de classe. J'y allais joyeusement, peut-être avais-je fait un mauvais rêve et mes amies étaient toujours en vie, je voulais m'en assurer. Ouvrant la porte de la classe,  je ne vis pas ce que j'espérais, les trois bureaux comportaient toujours les pots de fleurs mais quelqu'un attira mon attention. Daiki Saitou était entrain de se recueillir sur le bureau de Minako Kaitou.

    « Qu'est ce que tu fais Daiki, tu pries pour une fille que tu n'as même pas connue ? » Le questionnais-je amusée, depuis que je me sentais soulagée, j'avais repris mon air narquois. En effet, mon petit ami avait emménagé un mois après le décès de Minako.

    Il ne répondit pas tout de suite et attendit la fin de sa prière pour se relever et me faire face.

    « Qui te dit que je ne connaissais pas Minako ? Demandait-il à son tour très sérieux.

    - Je le serais si tu la connaissais, tu me dis tout, non ?!

    - Tu es bien plus idiote que je ne le pensais, enfin bon, le monde n'aura pas à te supporter un jour de plus. » 

    Hein ?! Qu'est ce qu'il racontait ? 

    Il s'avançait vers moi avec détermination, je sentais qu'il fallait que je fuis mais je n'arrivais plus à bouger. Je reconnus alors dans sa main mon portable que j'avais fait tomber un peu plus tôt dans la journée. 

    « Qu'est ce qui t'arrive Daiki ?

    - Je veux me venger du mal que toi et tes copines avait fait à ma soeur Minako.

    - Impossible, tu ne peux pas être son frère ! »

    J'avais su que Minako Kaitou avait un frère mais ils ne se parlaient plus depuis des années, depuis le divorce de ses parents. L'un était parti avec le père et l'autre avec la mère.

    « Vous avez maltraité ma petite soeur, alors maintenant tu vas en payer le prix. Tes amies l'ont déjà payé.

    - Je t'en prie Daiki ne fait pas ça, tu m'aimes non ?

    - Crois-tu vraiment que je pourrais aimer une fille qui ne sait que rabaisser les autres tout en étant 100% superficielle ?!

    - Alors tu ne m'as jamais aimé ? »

    J'avais les larmes aux yeux. 'était le seul copain que j'avais eu aussi longtemps, j'avais appris à le connaître enfin c'est ce que je croyais, je lui vouais une confiance aveugle et voilà que ça se retournait contre moi.

    « C'est ça. »   Répondit-il à ma question. 

    Il m'agrippa alors et m'emmena à la fenêtre ouverte. 

    « Maintenant payes pour tes pêchés.

    - Non je t'en prie, hurlais-je me débattant mais en vain il avait bien trop de force. » 

    Sans plus attendre il me jeta dans le vide. La dernière chose que je vis était son sourire, un sourire qui signifiait : Minako tu peux être en paix. C'était le plus beau sourire que tu n'avais jamais fait mais il ne mettait pas adressé ....

     

    Petits mots de l'auteur ~

    Une petite histoire pas très joyeuse. J'avais envie de parler de la superficialité.

    N'hésitez pas à commenter.

    # Miele 


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